Microbiote, allié ou ennemi face à l’obésité?

Dès le 1er Octobre et durant tout le mois, débutera la 3e édition de la campagne nationale d’information « Ma santé passe par mes microbiotes ». L’événement débute par une conférence publique à Paris le 1er octobre organisée par la Fondation de l’APHP pour la Recherche, en partenariat avec le laboratoire Pileje et l’AFA. Chez FOLLOW SURG, on estime qu’il est temps de vous faire un point sur les liens entre microbiote et obésité !

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Microbiote intestinal et obésité, un lien avéré?

Le microbiote est présent partout dans nos micro-organismes : notre peau, notre bouche, nos organes intimes… Celui dont on entend le plus parler est le microbiote intestinal. Aussi appelé flore intestinale, il est celui qui nous intéresse aujourd’hui!

On en parle beaucoup ces deniers temps car il fait l’objet de nombreuses publications scientifique, qui le mettent en cause dans l’apparition de nombreuses allergies, troubles digestifs, maladies parodontales et surtout de l’obésité.

Mais avant de parler de ces études, posons nous une question : qu’est-ce que le microbiote?

1 microbiote, 1 individu…

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, microchampignons, protistes, virus) vivant dans un environnement spécifique.

Le microbiote intestinal est constitué d’un microbiote dominant, un microbiote sous-dominant et un microbiote de passage. Dans le microbiote dominant, on retrouve 3 grandes familles de bactéries :

  • Les Bactéroidetes
  • Les Firmicutes
  • Les Actinobacteria, dont les bifidobactéries

Des noms un peu barbares, qu’il n’est pas utile de retenir, mais qui nous permettront d’aborder les liens avec l’obésité par la suite…

Il faut savoir que chaque individu possède un profil particulier de microbiote intestinal, un peu comme un code-barre ou un QR code digestif qui lui serait propre. La connaissance et l’analyse de ce profil de microbiote intestinal permettrait, suivant les études, de détecter une prédisposition à certaines maladies et notamment, l’obésité. En effet, d’après quelques études, les personnes obèses ont un profil de microbiote bien particulier

Quels liens entre microbiote intestinal et obésité ?

Deux études (1, 2) publiées dans la prestigieuse revue Nature montrent un lien entre la proportion de certaines bactéries intestinales et l’obésité.

Les études portent sur 341 personnes, dont 134 non obèses et 207 obèses. 1 personne sur 4 possède un microbiote dit « pauvre » en bactéries et parmi eux, 80% des individus font partie du groupe de personnes obèses.

Des études menées chez l’animal (souris) montrent une prise de poids chez des individus chez lesquels on implantait un microbiote « appauvri » d’un individu obèse.

Pour simplifier et ce qu’il faut retenir de ces études: la diversité en bactéries du microbiote intestinal diminue avec la prise de poids et que « que la faible diversité bactérienne augmentait les risques de développer des complications liées à l’obésité«  (d’après le Pr. Clément, Pitié Salpêtrière, APHP) comme le diabète de type 2, par exemple.

Microbiote intestinal, un deuxième cerveau…

… face à l’alimentation ! L’intestin, avec ses quelques 200 millions de neurones fait office de deuxième cerveau. Et ces deux derniers communiquent : lorsqu’on est stressé, le stresse agit sur notre intestin. Il occasionne par exemple des troubles digestifs.

Si nos émotions influencent la digestion, l’inverse n’est pas moins vrai… L’intestin peut jouer un rôle sur les émotions et nos comportements.

Une étude, menée par une équipe de l’INSERM à Rouen et spécialiste des relations intestin/cerveau, a produit une découverte importante dans la interactions qui lient microbiote et trouble du comportement alimentaire (3) : l’Escherichia coli, bactérie très présente dans le microbiote intestinal, fabrique une protéine très semblable à une certaine hormone qui intervient dans la satiété, cette sensation de ne plus avoir faim. Cette hormone est la mélanotropine. Lorsqu’elle est trop présente, les anticorps la neutralisent. L’appétit augmente donc chez l’individu dans ce cas.

L’étude a montré, chez 60 individus ayant des troubles du comportement alimentaire, que ces personnes présentaient un nombre d’anticorps élevé, pouvant entraîner des compulsions et des tendances à manger plus que de besoin. Réguler la production de cette protéine en rééquilibrant le microbiote des individus pourrait, en théorie, permettre de diminuer ces troubles alimentaires.

Pour résumer…

  • Chaque individu a un microbiote intestinal unique.
  • Il y a un lien établi entre la richesse en bactéries dans le microbiote intestinal et l’obésité.
  • Il y a un lien entre le microbiote, sa composition en bactéries et les troubles du comportement alimentaire.

Sources et études

  1. Cotillard et al., (2013), Nature, 500(7464):585-8
  2. Le Chatelier et al., (2013), Nature, 500(7464):541-6
  3. Tennoune et al., Translational Psychiatry (2014), 1–11
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