Le manque de sommeil associé à l’obésité
Il est communément admis qu’une mauvaise alimentation nuit à notre état de santé et conduit notamment à l’obésité, qui est une maladie multifactorielle :
- Alimentation trop grande en quantité ou trop riche
- Mode de vie sédentaire
- Absence d’activité physique
- Terrain génétique
En revanche, nous sommes moins sensibilisés aux liens entre un sommeil de mauvaise qualité et l’obésité.
Des données récentes tirées d’une étude de l’INSV suggèrent un lien entre nos habitudes de sommeil et une possible obésité.
En effet, l’étude de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance montre qu’il existe un lien fort, chez les individus ayant un temps de sommeil inférieur à 6h par jour, entre ce manque de sommeil et l’obésité qui les frappe.
Ces dernières années, une trentaine d’étude épidémiologiques transversales et longitudinales menées dans 7 pays et sur de larges populations ont montré un lien entre sommeil court et élévation de l’indice de masse corporelle (IMC). Ce lien est observé chez adultes et enfants confondus. En particulier, les bébés qui dorment moins ont un risque d’obésité accru à 6 ans.
Manque de sommeil et obésité : le cercle vicieux
Le poids des obligations professionnelles, sociales et familiales, mais aussi les activités numériques facilitées par la présence d’objets connectés dans les chambres, augmentent la durée de nos journées et repoussent le moment du coucher.
L’exposition tardive et prolongée à la lumière des écrans détériore la qualité du sommeil.
Les jeunes de 18 à 34 ans sont davantage touchés. C’est un réel problème car le sommeil est nécessaire et indispensable à la récupération physique et psychique. C’est toute la mécanique interne du corps qui s’en retrouve détériorée.
Lorsqu’on est fatigué, on a tendance à viser la simplicité et donc produire moins d’effort, ce qui amène à acheter des plats industriels, au détriment d’un repas qui aurait demandé davantage de préparation. L’organisme est moins capable de métaboliser les graisses, qu’il a davantage tendance à stocker.
L’explications hormonale : la réduction du temps de sommeil diminue la leptine – une hormone digestive à l’origine de la sensation de satiété et qui augmente les dépenses énergétiques – et augmente la ghréline, une hormone secrétée par l’estomac qui stimule l’appétit. Cela augmente la sensation de faim et l’appétit.
Sommeil de qualité et alimentation saine vont de pair. L’obésité et la qualité du sommeil sont des facteurs interdépendants.
SAS : syndrome de l’apnée du sommeil
Ce syndrome se caractérise par la survenue d’apnées répétées pendant le sommeil. Souvent constatées par l’entourage, ces mini pauses peuvent durer de 5 à 10 secondes.
On estime que 20 à 30% des obèses font de l’apnée du sommeil. Véritable cercle vicieux, la présence d’une SAS altère fortement la qualité de vie en raison de la fatigue et de la somnolence qu’elle cause. Il peut être responsable de problèmes situés au niveau du cœur, des artères ou des poumons. Cette altération du sommeil peut être à l’origine de prise de poids comme décrit ci-dessus. Le syndrome d’apnée du sommeil est une question qu’il faut adresser sérieusement, en particulier dans le situation d’une personne obèse.
C’est en effet, une des co-morbidités associée à l’obésité.
1 mauvaise nuit de sommeil = 6 mois de régime gras
Une équipe de chercheurs américains de l’hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles (États-Unis) a publié une étude édifiante dans la revue Obesity Society.
Après une nuit amputée de quelques heures de sommeil, nous consommerions 385 calories en plus par jour !
D’après leurs travaux, le manque de sommeil dont peuvent se plaindre les Français influerait directement sur la sensibilité à l’insuline, tout comme peut le faire une alimentation trop grasse.
Un sommeil de mauvaise qualité serait donc un facteur favorisant l’obésité et le diabète. Lorsque l’organisme devient moins sensible à l’insuline, il en produit davantage pour garder un taux stable.
La fonction première de l’insuline étant de maintenir l’équilibre du taux de sucre dans le sang. Lorsque ce taux de sucre augmente un peu trop, l’insuline est chargée de transporter ce sucre excédentaire vers les muscles, le foie mais aussi les tissus adipeux. Le rôle de l’insuline est vital ! Avoir trop de sucre dans le sang peut entraîner de graves complication, notamment sur l’obésité.
Moral : à défaut de modifier vos habitudes de coucher pour mieux dormir, faîtes plus de siestes !