Toute opération chirurgicale comporte des risques de complications. C’est évidemment le cas pour la chirurgie bariatrique.
Celles-ci peuvent apparaître pendant ou après l’opération. Des actions préventives peuvent être mises en place pour diminuer le risque de survenue des complications. Celles-ci sont de 2 sortes : chirurgicales et nutritionnelles.
Le patient exposé à ces risques doit faire l’objet d’un suivi postopératoire régulier. Les modalités de suivi diffèrent d’une intervention à l’autre. Il faut en avoir conscience et ne pas se focaliser uniquement sur la perte de poids.
Complications non chirurgicales
Le risque de développer une carence vitaminique est essentiellement lié aux chirurgies malabsorptives, à savoir le bypass gastrique et la sleeve gastrectomie.
Les carences en vitamines D et B12 sont les plus préoccupantes. Pour cela elles font l’objet d’une supplémentation postopératoire systématique.
Des vomissements chroniques peuvent survenir, notamment pour les cas d’anneau gastrique. Ces vomissements exposent à un risque de carence en vitamine B1. Consulter régulièrement son médecin nutritionniste ou endocrinologue après la chirurgie de l’obésité permet de réduire l’inconfort gastrique, réduire le risque de complication et améliorer sa qualité de vie.
Les patients Bypassés ou Sleevés ont été informés d’un potentiel dumping syndrome, observable dans environ 5 à 10% des cas. Cette complication fonctionnelle qui expose aux symptômes suivants : crampes abdominales, nausées, diarrhées, palpitation et besoin de s’allonger. On ressent le dumping syndrome 10 à 30 minutes après le repas. Cette complication fréquente et particulièrement embêtante, disparaît avec le temps. En cas de dumping syndrome sévère, parlez-en à votre chirurgien.
Complications postopératoires : sleeve gastrectomie
La Sleeve gastrectomie est une chirurgie bariatrique restrictive. Elle est l’intervention la plus pratiquée en France en ce moment. La fistule gastrique ou digestive est une complication qui concerne 2% à 3% des patients. Les symptômes qui doivent vous alerter : tachycardie, fièvre, sueurs et/ou douleurs abdominales entre J+5 à J+7, et au-delà de J+7 après la date de l’intervention.
Dans le cas où ces symptômes apparaissent et sachant que vous êtes sûrement déjà rentré(e) à votre domicile, appelez votre chirurgien ou infirmière coordinatrice. Plus une fistule est ancienne au plus elle sera difficile à cicatriser.
Autre complication fréquente, le reflux gastro-œsophagien. Cette complication fonctionnelle est très courante (environ 1 patient sur 5). Elle se traduit par une sensation de brûlure au niveau de l’estomac et des remontées acides. Si vous êtes sujet(te) à ce type de reflux, parlez-en à votre chirurgien avant l’intervention. Vous serez vraisemblablement orienté(e) vers un bypass gastrique dans ce cas.
Complications spécifiques au bypass gastrique
Le bypass gastrique, comme la sleeve gastrectomie, est une chirurgie bariatrique où le taux de complication est autour des 5%.
Et comme pour la sleeve, la fistule anastomotique (au niveau des sutures) est une complication à surveiller. Aussi fréquente que pour les sleeves, car compris entre 0,4 et 5,2%, c’est au niveau gastro-jéjunal qu’elles sont les plus fréquentes. Les signes cliniques sont les mêmes que pour la sleeve : tachycardie, sueurs, douleurs abdominales, fièvre…
En postopératoire, il y a également le risque d’hémorragies, souvent au niveau de l’anastomose (jonction) gastro-jéjunale.
D’autres complications opératoires peuvent être citées comme l’occlusion postopératoire par sténose anastomotique, l’ulcère anastomotique… Elles sont liées à la technique opératoire et la confection du montage. Dans tous les cas, les douleurs abdominales doivent alerter le patient qui doit recontacter son chirurgien ou l’équipe de suivi.
A distance de la chirurgie, il y a quelques complications liées au bypass qui peuvent survenir. La lithiase vésiculaire est l’une d’entre elles. C’est la présence, dans la vésicule biliaire, de dépôts de consistance pierreuse (appelés aussi calculs biliaires), formés à partir de la bile. Une perte de poids rapide et importante peut être à l’origine de la complication.
Complications spécifiques à la pose de l’anneau gastrique
La gastroplastie ou pose d’anneau gastrique est la technique la moins invasive et est réversible. C’est une chirurgie avec un taux de complication postopératoire très faible, inférieur à 1%.
La principale complication liée à l’anneau gastrique, durant l’opération, est la perforation gastrique. Celle-ci arrive souvent pendant l’opération et entraîne souvent l’impossibilité de poser l’anneau. Il arrive que la plaie gastrique, causée lors de la pose, soit postérieure, c’est-à-dire qu’elle n’a pas été vue par le chirurgien lors de la pose. Survient alors une péritonite précoce qui nécessite une reprise chirurgicale d’urgence pour ablation de l’anneau.
Des complications surviennent plusieurs mois voire des années après la chirurgie. Les principales étant :
Migration ou érosion de l’anneau gastrique est le passage progressif de l’anneau gastrique à travers la paroi de l’estomac. Elle est peu symptomatique mais elle peut être suspectée en cas d’infection du boîtier sous cutané servant au réglage ou en cas de douleur abdominale.
Glissement de l’anneau gastrique correspond, comme son nom l’indique, à un déplacement de l’anneau hors de sa position et qui entraîne souvent une dilatation de la poche gastrique et souvent une reprise de poids
Ces complications sont exceptionnelles (2% de glissement et moins de 1% de migration) et à distance de la chirurgie, généralement au-delà des 3 ans, sont tout de même à bien surveiller. Elles entraînent souvent l’inefficacité de la chirurgie, une reprise de poids et nécessite l’ablation de l’anneau gastrique. C’est pourquoi il est important de faire contrôler régulièrement son anneau auprès de son équipe de suivi et par imagerie médicale lorsque le médecin suspectera une complication.