Obésité : halte aux idées reçues

A l’occasion des JEO 2018, nous avons voulu déconstruire certaines idées reçues sur l’obésité, ses causes et ses traitements.

Nous vous avons soumis chaque jour 1 question. Aujourd’hui on revient point par point sur les idées reçues présentées dans le Quizz, c’est parti !

LUNDI

activité sexuelle et prise de poids

FAUX !

C’est une information que l’on entend à la volée, au cours d’un dîner entre ami :

« Tu sais, 5 min de sexe c’est comme 10 minutes de marche ! ». Plausible, mais légèrement exagéré.

Un certain nombre d’études rapportent que l’effort physique lié à l’activité sexuelle est très proche de la marche à pied. En effet, pendant les ébats sexuels, on sollicite nos muscles sur une intensité particulière et à un certain rythme. Rythme qui peut différer selon les personnes, d’après votre morphologie et votre plaisir.

L’énergie dépensée est légèrement plus importante que lors d’une marche à pied d’allure modérée, soit 4,8 Km/h, et inférieure à celle d’un jogging à 8 Km/h.

L’intérêt de mettre en avant l’activité sexuelle comme levier de perte de poids est simple : mêler l’utile à l’agréable et ne pas percevoir l’effort physique comme une « punition ». Les plus sportifs d’entre nous recherchent des positons qui demandent plus d’efforts, certains augmentent la durée des rapports. De façon générale, variez les positions. L’intérêt est de solliciter plus de muscles ou à défaut des muscles habituellement au repos.

Sachant que l’activité sexuelle standard dure environ six minutes, un homme d’environ 30 ans dépensera 21 kcal pendant le rapport. Bien sûr, il aurait à peine dépensé un tiers de cette énergie à regarder la télévision, donc le bénéfice d’un rapport sexuel est plausiblement de 14 kcal. C’est toujours ça de pris.

Donc OUI, le sexe aide à brûler des calories en prenant son pied, mais pour perdre 15 KG il va falloir s’y mettre  

Mardi

immunisée à l'obésité

FAUX !

On en connait tous au moins un(e).

Cette amie qui mange ce qu’elle veut, c’est à dire, disons le, n’importe quoi. Plats réchauffés, salades industrielles, crackers, et qui, tout en ayant une activité physique proche de 0, ne prendra jamais un kilo ni ne compte modifier son alimentation en vue d’un rapport plus sain à la nourriture.

L’idée qui consiste à dire que certains métabolismes seraient protégés face à l’obésité est une idée dangereuse, et je vous explique pourquoi.

Gardons à l’esprit que l’obésité est une maladie complexe, résultante d’une interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux. Les progrès combinés de la génétique quantitative, de la génomique et de la bio-informatique ont permis de mieux comprendre et de peu à peu identifier certains gènes liés l’obésité. Dire que ces gènes entrent en lien avec l’obésité ne revient pas à dire qu’ils créent l’obésité.

En reprenant le cas présenté ci dessus en introduction, on peut légitimement penser que cette personne – qui mange tout ce qu’elle souhaite – sans faire d’exercice, tout en conservant le « même physique », voit son organisme et ses organes vitaux progressivement recouverts de graisse. Cela peut se révéler à elle quelques années plus tard, sous la forme d’un accident cardiaque ou vasculaire cérébrale. C’est mettre certaines personnes en danger que de propager ce genre d’information.

 Mercredi

la chirurgie bariatrique et perte de poids durable

FAUX !

Bypass, Sleeve, Gastroplastie (anneau gastrique) : les techniques de chirurgies ne manquent pas et chacune a ses avantages et ses inconvénients.

L’efficacité de la chirurgie en perte de poids nette n’est d’ailleurs plus à démontrer.

Par effet mécanique – et c’est tout l’intérêt de la démarche – votre organisme va diminuer la quantité de nourriture qu’il peut ingérer et ainsi perdre du poids.

Les raisons qui amènent un professionnel a conseiller une chirurgie plutôt qu’une autre sont multiples. Ils prennent notamment en compte le profil de santé du patient et ses projets de vie.

Passés les premiers mois où l’on observe ce nouveau corps, que l’on prend plaisir à redécouvrir et à se réapproprier, vient un moment plus compliqué où le risque d’échec augmente. C’est le début de la phase de suivi postopératoire.

Savoir comment modifier durablement ses habitudes n’est pas chose aisée. Les professionnels de santé vous seront d’une aide cruciale !

 

Jeudi

pillule anti obésité

FAUX !

Aujourd’hui, il existe très peu de traitements médicaux reconnus contre l’obésité.

En France, les rares produits disponibles sur le marché contiennent de l’Orlistat. Une molécule dont la fonction première est d’empêcher l’absorption des graisses alimentaires par votre organisme, à priori à hauteur de 30% des graisses habituellement stockées.

De tout temps, des porteurs de bonnes nouvelles ont tiré profits des situations plus ou moins compliquées de leurs semblables pour vendre des poudres magiques, censées faire fondre les kilos en trop. Il en va de même en 2018, y compris dans le secteur de la santé.

Actuellement, aucun traitement médicamenteux n’offre de solution pour une perte de poids nette, sans carences ni effets secondaires.

Beaucoup de pharmacies et parapharmacies regorgent de pilules anti-obésité. Sachez que ces pilules sont déconseillées par la majorité des professionnels de santé qui pointent leurs dangers :

  • utilisation avec un IMC normal
  • abus de consommation
  • non respect de la posoloie
  • régime alimentaire archaïque accompagnant le traitement
  • 0 résultats positifs reconnus par les institutions légitimes

Vendredi

chirurgie obésité la plus efficace

NI L’UNE NI L’AUTRE !

Les supporter de la Sleeve froncent les sourcils, les adeptes du Bypass lever les yeux au ciel et les partisans de l’anneau gastrique fulminent. Pour ceux ayant répondu aux questions du début de semaine, vous avez compris notre approche et ne serez pas surpris de la réponse. Ni l’une ni l’autre !

Las des kilos en trop, on a tendance a rechercher ce qui fonctionne au plus vite, et c’est compréhensible.

La question qui devrait être « quelle chirurgie est adaptée à mon profil ? » devient « quelle est la chirurgie est la plus efficace ? » En réalité, il n’y a pas un type d’opération « plus efficace » qu’un autre. La question est volontairement biaisée. L’efficacité de votre chirurgie dépend en grande partie de votre comportement après l’opération. Vous pouvez perdre 55kg et en reprendre 40 si votre mode de vie est trop contraignant pour que vous puissiez suivre votre programme. Certes, la perte de poids excessif varie légèrement d’une opération à l’autre. Mais c’est votre comportement qui, sur la durée, validera ou non l’intérêt et l’efficacité du type de chirurgie que vous avez choisi.

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