Claudine (Poids Plumes), son portrait

Si la bonne fortune vous envoie flâner au beau milieu des paysages calabrais, peut-être entendrez-vous le chant de liberté que Claudine entonne dès qu’elle retrouve ses racines, comme un écho aux mélodies de Lucio Battisti. Ah, l’Italie ! Cette botte secrète permettant à la présidente des Poids Plumes France de s’extirper ’un quotidien chahuté par les obligations et les responsabilités : « Quand je suis là-bas, je revis ! ». Ces origines l’ont étreinte sans retenue, elle dont le tempérament latin – « j’avoue que je peux me montrer abrupte ; je peux choquer même ! » – s’adoucit quand elle évoque sa famille avec l’objectivité de la mama : « Mon fils compte plus que tout pour moi. Si je m’écoutais, je dirais que c’est évidemment le meilleur ! Il est ma plus grande fierté ». Une fierté de vingt-six ans sur laquelle elle a pu compter pour ne pas plier face à l’obésité, cette maladie qui malmène les corps et brise souvent les cœurs. Oui, la vie cultive parfois les coups bas, mais Claudine les combat sans relâche ; commencer par « se relever » avant de s’autoriser à s’élever, telle est la marque de sa pugnacité : « Jusqu’à ce que je me reprenne en main, j’ai eu un parcours plutôt atypique à l’école ! Après plusieurs années de sacrifice liés à mes études je me suis lancée dans le secteur de la finance ! » De la volonté, il lui en a aussi fallu pour accepter d’emprunter un parcours de soin qui ne partage avec la promenade de santé qu’une vague homophonie : « S’avancer dans une telle voie n’est pas simple. Ce sont des choix qu’il faut mûrement réfléchir, il ne faut surtout pas se précipiter sur la première solution venue ».

Claudine sait que, contrairement à l’opération mathématique, le résultat d’une opération chirurgicale demeure incertain. D’ailleurs, avant de compter sur une sleeve et
de perdre du poids, elle a opté pour un anneau et vu les promesses de son engagement se rompre – « De graves complications m’ont obligée à le faire retirer. Il faut savoir qu’une fois l’opération finie, la bataille continue ». Refusant de laisser à la maladie une chance de développer ses clichés et de bâtir ses lieux communs, la bénévole zélée informe inlassablement sur une réalité qui saute aux yeux de tous mais se soustrait à la réflexion de chacun : « On retrouve toujours un bout de soi dans les personnes qui vivent les mêmes problématiques. Je travaille pour l’association cinq jours sur sept. Accompagner, répondre aux interrogations concernant l’opération et animer des groupes de parole sur les réseaux sociaux est chronophage, mais ça en vaut la peine. ». Jonglant avec ses trois téléphones portable, Claudine est en perpétuelle quête du temps perdu, sans cesse partagée entre ses fonctions, sans cesse tiraillée par les objectifs de vie dont le plus périlleux – « faire en sorte d’être bien dans sa peau ! » – brille dans son ciel comme l’étoile du berger.

 

Portrait réalisé par Trafalgar Maison de Portraits

Photo Ksénia VYSOTSKAYA

 

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