Aurélie (VASF), son portrait

«On vit 100 % du temps avec soi-même ! » Cette remarque, dont la logique n’est pas à démontrer, oblige les altruistes comme Aurélie à se rappeler « qu’il est primordial de ne pas s’oublier ». En embrassant la voie de l’écoute et de l’échange, le poids des existences abîmées est devenu le seul que cette psychologue s’autorise encore à porter.

D’ailleurs, son approche active donne le change aux médisants qui entretiennent l’image de la thérapeute dissimulant ses pensées derrière les lignes de son carnet : « Je consulte à domicile, ce qui permet de dépasser les cadres imposés du cabinet. Je demande de l’engagement à mes patients, je les bouscule ! »
Parce qu’elle a la langue bien pendue et très rarement dans sa poche, la présidente de Vivre Autrement Ses Formes décoche les vérités « sans complaisance » à celles et ceux qui, comme elle, connaissent le fardeau des troubles de santé chroniques et l’effet des regards désapprobateurs : « Il faut bien comprendre que l’obésité est une maladie. Assumer cette condition de malade permet d’avancer et de déculpabiliser ». Aurélie ne se souciait guère de son poids avant que les messes basses ne deviennent trop audibles et que les remarques peu sagaces de ses proches ne se fassent trop agaçantes – « il te suffit de faire un régime et du sport ! ». Elle, qui a appris à diluer son idéalisme dans la vigilance constate, encore, parfois, que « L’enfer, c’est les autres ». Et pourtant, rien ne saurait faire basculer son penchant pour les instants d’osmose avec son prochain. Ne vous étonnez pas de la retrouver entourée de milliers de personnes lors d’un concert de Coldplay, s’époumonant à l’unisson sur le titre « Paradise » ! Rien n’ôterait à la bénévole les espérances et la bienveillance qui caractérisent son action au sein de VASF : « L’association propose différents accompagnements et organise notamment des sorties pour renouer en douceur avec l’activité physique. J’encadre aussi des groupes de parole thématiques durant lesquels on aborde tous les sujets sans tabou. Parler du quotidien de l’obésité permet d’en sortir ».

Avant de pousser les battants d’un service hospitalier et d’oser s’allonger sur la table d’opération, Aurélie a pris le temps. Il est en effet un monde éprouvant à parcourir
pour passer de « la collégienne qui se ruait sur les gâteaux à l’heure du goûter » à la femme qui accepte de faire un pas de côté pour entrevoir la réalité d’une vie minée par le surpoids : « C’est lors d’une semaine thérapeutique que j’ai compris que je vivrai toujours avec la maladie. J’étais à la fois décontenancée et soulagée de saisir ce qu’il m’arrivait. L’idée de l’opération n’est venue que plus tard. C’est une décision qui se doit d’être difficile ». Si aujourd’hui elle peut savourer quelques plaisirs retrouvés – « quand je me suis aperçue que je pouvais me gratter le dos, j’étais hilare » –, son quotidien reste une lutte constante contre cette maladie dont la capitulation n’est jamais définitive. Alors, qu’importe que les instants de partage au sein de VASF soient irrigués par des torrents de larmes ou des fous rires en cascade, la source de l’engagement d’Aurélie s’écoule au fil d’un unique mantra : aider chacun à se sentir plus léger !

 

Portrait réalisé par Trafalgar Maison de Portraits

Photo Ksénia VYSOTSKAYA

 

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